Quelques présupposés en matière linguistique

 

Notre intention et celle du Dr. Bucaille est d'examiner la Bible et le Coran à la lumière des découvertes de la Science. La Bible et le Coran sont deux livres, tous deux sont plus que millénaires et rédigés dans les langues de civilisations qui ont depuis longtemps évolué ou disparu. Si l'on parle encore aujourd'hui l'hébreu, le grec ou l'arabe, les civilisations judéenne, hellénistique ou arabe n'existent plus telles que les ont connues les rédacteurs de la Bible ou le prédicateur du Coran.

Lorsque nous voulons comparer une proposition tirée du Coran ou de la Bible à l'énoncé moderne d'une observation ou d'une hypothèse étudiées par la Science, nous nous livrons à un exercice très sérieux et difficile, qui nous oblige à enjamber toute une partie de l'histoire des civilisations : il nous faut retrouver le sens du texte ancien. Car comparer des propositions dont on ne saisit pas le sens ne peut déboucher sur aucune conclusion touchant au sens ! On pourra comparer le nombre de lettre ou de mots, on ne pourra guère aller plus loin. Seules les significations des propositions nous intéressent ici ; il faut donc chercher à comprendre le texte du Coran ou le texte biblique avant de le soumettre à un examen ultérieur. Le Dr. Bucaille s'est engagé dans cette étude et nous allons à notre tour, avec vous, ami lecteur, rechercher le sens de quelques-uns de ces vieux textes.

Ce faisant, nous entrerons, comme le Dr. Bucaille, dans le domaine de la linguistique. C'est une science qui étudie les langues. Comme toutes les disciplines scientifiques, la linguistique met à notre disposition des outils, des méthodes, mais aussi... des présupposés, des modèles, des règles.

Avant d'aborder la recherche du sens des mots, nous allons revenir un instant sur l'importance des présupposés dans toute discussion, même linguistique. Puis nous verrons comment les spécialistes de l'étude des langues s'y prennent pour établir le sens d'un texte provenant d'une autre civilisation ou d'une autre culture. A l'aide d'exemples tirés du Coran ou de la Bible, nous illustrerons les règles ainsi définies, avant d'examiner dans les chapitres suivants l'approche particulière du Dr. Bucaille et de proposer nous-même quelques éléments de réflexion.

1. L'importance des présupposés dans une discussion

Celui qui écrit, ou lit, ou participe à une discussion introduit dans son activité, que ce soit le livre qu'il rédige ou la discussion qu'il anime, un certain nombre d'idées fondamentales qu'il considère comme vraies. Parfois ces concepts peuvent faire l'objet d'un examen rigoureux, dans certains cas ils peuvent être vérifiés par des mesures. C'est notamment le cas des valeurs qui interviennent dans les sciences exactes. Ces idées peuvent aussi être confrontées aux données de l'archéologie ou comparées à d'autres documents historiques. Mais il arrive aussi que ces opinions échappent à toute possibilité de vérification. C'est principalement à celles-là que nous nous référons quand nous parlons de présupposés.

Prenons un exemple simple. Je crois fermement que la matière est réelle, que le papier de ce livre est réel, matériellement et solidement présent dans ce monde. Tel n'est cependant pas l'avis de tout le monde. Lorsque je suivais les cours de philosophie à l'Université, le professeur nous parla d'un philosophe grec, du nom de Zénon, pour qui le monde n'était qu'une illusion. Dans ma candeur, je levai la main et demandai : " Mais comment pouvait-il jouir de la vie, s'il la considérait comme une illusion ? "

Il avait raison. Du point de vue théorique, aucune raison ne s'oppose à ce qu'une illusion vous procure de la joie. Une grande partie de notre temps passe à poursuivre des chimères et à échafauder des rêves. Si j'avais posé la question, c'est que le postulat de Zénon ne concordait pas avec le mien ; lui, il niait la réalité du monde, moi, je l'affirmais.

Ce présupposé particulier est partagé par les musulmans, les chrétiens et les juifs. Ces trois confessions croient qu'un Dieu a créé l'univers actuel à partir du néant ; c'est un univers réel que l'on peut partiellement toucher et mesurer.

Les problèmes de communication peuvent surgir lorsque nous n'avons plus les mêmes présupposés.

Un jour, au Maroc, un homme vint me trouver pour une consultation médicale. A la question que je lui posai concernant son emploi, il répondit qu'il était `aalim. Il enseignait donc la religion. Nous engageâmes une discussion à propos de l'Evangile. Dans le but de poursuivre notre entretien, il m'invita chez lui. Au cours de la conversation, nous abordâmes le mot "messie" mentionné en Jean 1.41. J'expliquai alors à mon interlocuteur : " Ce mot tire son origine de mot hébreu masiah qui correspond à l'arabe a1-masih ( ~~ ) ; il est traduit par `Messie' en français."

" Non, répondit-il, c'est un autre nom de Muhammad, car Muhammad possède plusieurs noms. "

Après que nous ayons chacun âprement défendu notre point de vue, je suggérai : " Et bien, consultons un dictionnaire ! Vous avez sans doute un munjid (dictionnaire arabe). "

" Il est inutile de consulter un dictionnaire ", poursuivit-il.

" Pourquoi donc ? Je suis persuadé que nous trouverions ce mot. "

" Ce n'est pas la peine, ajouta-t-il, car le dictionnaire, c'est vous qui l'avez fait ! "

" Qu'entendez-vous par là ? Je n'ai, personnellement, jamais été concerné ni par la rédaction, ni par la publication de ce dictionnaire ! "

" Et pourtant, si ! Car il est l'oeuvre des chrétiens."

Ainsi prit fin notre conversation. Il y a vingt-cinq ans, le seul dictionnaire arabe disponible au Maroc avait été réalisé par des catholiques, au Liban. Et cet ami ne pouvait admettre que ce dictionnaire fût valable. C'est pourquoi notre désaccord sur un mot ne put se résoudre à l'aide d'un dictionnaire. Nous n'avions pas le même présupposé concernant le critère de fiabilité et de validité du dictionnaire.

2. Le sens des mots

L'exemple précédent prouve à l'évidence que préalablement à toute discussion sur des sujets scientifiques ou religieux, nous devons trouver un terrain d'entente sur le sens des mots que nous employons et, le cas échéant, sur la manière de connaître le sens véritable de ces mots.

Le Dr. Bucaille est très sensible à cet aspect de la question. Dans son livre un chapitre entier est consacré au sens du mot arabe `alaqa ( ~~ ). Quatre pages sont réservées à l'étude du sens des mots grecs laleo, akouo et parakletos.

Mais comment connaître le sens exact des mots ? Qui a le pouvoir de décider qu'un mot doit être pris dans telle acception plutôt que dans telle autre ? Comment naissent les dictionnaires?

En réalité chacun contribue à l'élaboration des dictionnaires, aussi bien vous que moi. Et cela, par l'emploi que nous faisons des mots sur une période donnée.

Voici comment J. Péytard et E. Genouvrier décrivent les étapes préparatoires à la création de dictionnaires, dans leur ouvrage Linguistique et enseignement du français(1) :

" Dans le champ des recherches sur les caractères statistiques du vocabulaire et du lexique, une place importante est faite aux enquêtes qui ont été conduites sur la langue parlée. Ces enquêtes avaient, au moins, une double fonction : nous renseigner sur les limites et le contenu du vocabulaire le plus fréquemment employé dans la langue orale, et, à partir de ce vocabulaire < fondamental > (ou de base), déterminer une pédagogie nouvelle de la langue française...

La démarche était celle d'une enquête, conduite sur le vif, à l'aide d'un matériel d'enregistrement et visant la collecte de dialogues entre plusieurs interlocuteurs avertis ou non de l'investigation dont leur parler était l'objet. Ainsi 163 textes, issus de ces dialogues de témoins d'origine sociale et géographique diverses, ont été recueillis puis dépouillés, fournissant un ensemble de 312 135 mots, le nombre de mots différents étant de 7 995. Les mots différents ont été rangés en tenant compte de leur fréquence d'emploi et de leur répartition dans les textes, c'est-à-dire du < nombre de textes où le mot figure >...

Cependant les enquêteurs ont complété leur recherche sur le français oral, où la notion de fréquence était fondamentale, par une enquête utilisant des questionnaires établis sur un <centre d'intérêt>, où la notion de < disponibilité > est essentielle. Et l'on oppose alors le vocabulaire fréquent au vocabulaire disponible. Pourquoi cette opposition ? On a remarqué que les listes de dépouillement fondées sur la fréquence ne comportent que très peu de mots concrets et que ceux-ci avaient une fréquence extrêmement instable... Cette rareté et cette instabilité sont dues à ce qu'ils sont liés à certaines circonstances, à certains thèmes de conversation... Et pourtant ces mots sont indispensables à tout locuteur. Ce sont des mots de fréquence faible et peu stables, mais usuels et utiles, qui sont à la disposition du locuteur, que l'on appellera mots disponibles.

L'étude que 1'on peut faire des mots disponibles, soit par tests de lecture, soit par établissement de listes, montre que les noms concrets essentiels apparaissent avec une stabilité remarquable...

Cette procédure nous rappelle qu'il n'y a pas d'acte de parole interprétable hors d'un contexte et que les mots ne prennent sens que par l'entourage des choses, des gestes et des autres mots qui les accompagnent... " (pp. 201-203).

En somme celui qui fait un dictionnaire se comporte d'avantage en historien qu'en juriste.

Le sens tiré de l'usage courant

A titre d'exemple, nous allons chercher à établir le sens du mot arabe wizr (~ ) en nous basant sur l'emploi usuel qui est fait de ce mot, dont la signification première est " fardeau ", et sur ses dérivés, l'adjectif " accablé " et le verbe " porter ", tels que nous les trouvons dans le Coran. Une concordance coranique indique 24 citations de mots construits sur cette racine(2).

Le premier texte que nous allons considérer se trouve dans la Sourate Ta-Ha, datée de la période mecquoise.

Ils dirent : " Ce n'est pas de notre pouvoir que nous avons manqué à ton rendez-vous. Mais nous étions chargés du fardeau des ornements du peuple... " (XX, 87) Cet extrait se rapporte à la réponse d'Aaron à Moïse, après que les enfants d'Israël eurent fabriqué le veau d'or.

Si nous devions, à partir de ce texte et d'autres semblables consignés sur des fiches, définir le mot " fardeau ", nous dirions qu'il représente un objet que l'on porte. De plus il s'accompagne de l'idée de " pesant " et de " pénible ", puisque les personnes mentionnées dans la Sourate portent le fardeau contre leur gré.

Le deuxième texte provient de la Sourate Muhammad, datée de l'an 1 après l'Hégire(3). Cette Sourate exhorte les musulmans à combattre les blasphémateurs jusqu'à leur soumission :

" Ensuite, soit libération gratuite, soit rançon, afin que la guerre dépose ses charges. ... Mais c'est afin de vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le sentier de Dieu, alors il fera que leurs oeuvres ne s'égarent pas. " (XLVII, 4).

Ici, le mot " fardeau " prend un sens nouveau. Il évoque toujours quelque chose de pénible, mais, d'après le contexte, il se réfère à des personnes blessées ou tuées au combat, et peut-être au chagrin éprouvé à la perte d'amis ou de parents.

Poursuivant notre travail, nous devons tenir compte de l'emploi des mots considérés dans les passages suivants, en précisant que les mots français écrits en caractères gras dans ces textes correspondent au mot arabe que nous étudions.

Le Créateur (Fatir), Sourate datée du début de la période mecquoise :

" S'il voulait, il vous ferait partir, et ferait venir une nouvelle création... Or nul porteur ne porte le port d'autrui. Et si quelqu'un de surchargé appelle à l'aide pour la charge qu'il porte, on n'en portera quoi que ce soit, même de quelqu'un de la parenté. " (XXXV, 16, 18)

L'Etoile (Al-Najm), Sourate datée du début de la période mecquoise :

" Ne lui a-t-on pas donné nouvelle de ce qu'il y avait dans les feuilles de Moïse et d'Abraham l'homme de devoir ? Que nul porteur, en vérité, ne porte le port d'autrui, et qu'en vérité, l'homme n'a rien que ce à quoi il s'efforce... ensuite on lui paiera pleine paie... " (LIII, 36-41)

Ta-Ha, Sourate de la période mecquoise intermédiaire :

" Oui, quiconque l'esquive portera, au jour de la résurrection, un fardeau. Là, ils resteront éternellement. Et quel mauvais fardeau pour eux, au jour de la résurrection, au jour où l'on soufflera dans la Trompe... " (XX, 100-102)

Les Bestiaux (Al-An'am), Sourate de la période mecquoise tardive :

" Perdus, à coup sûr, ceux qui traitent de mensonge la rencontre avec Dieu ! Et quand soudain l'Heure viendra pour eux, ils diront à son sujet : `A nous le regret de nos manquements à son sujet !' Et ils porteront leurs fardeaux sur leurs dos. Mauvais, n'est-ce pas, ce qu'ils portent. " (VI, 31)

Et de la même Sourate :

" ... Chacun n'acquiert qu'à ses dépens : pas un porteur ne porte le port d'autrui. Puis vers votre Seigneur est votre retour. Puis il vous informera de ce en quoi vous divergez. " (VI, 164)

Les Groupes (Al-Zumar), Sourate mecquoise tardive :

" Si vous êtes ingrats, eh bien, Dieu, vis-à-vis de vous, est au large ! De ses esclaves cependant, il n'agrée pas l'ingratitude. Et si vous êtes reconnaissants, il l'agrée de vous. Et nul porteur ne porte le port d'autrui. Ensuite, vers votre Seigneur est votre retour : il vous informera donc de ce que vous oeuvriez. Oui, il se connaît au contenu des poitrines. " (XXXIX, 7)

Les Abeilles (Al-Nahl ), Sourate mecquoise tardive :

" De sorte qu'au jour de la résurrection ils porteront pleinement leurs charges, et aussi une partie des charges de ceux qu'ils égarent sans savoir. Comme est mauvaise ce qu'ils portent, n'est-ce pas ? " (XVI, 25)

Le Voyage Nocturne (Al-Isra'), Sourate datée d'un an avant l'Hégire :

" Et au cou de chaque homme, Nous avons attaché son oiseau (destin). Et, au jour de la résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu'il trouvera déroulé : `Lis ton écrit : aujourd'hui tu te suffis à toi-même comme comptable.' Quiconque se guide ne se guide que pour lui-même. Et nul porteur ne porte le port d'autrui... " (XVII, 1315)

Dans cette série de textes, le mot wizr désigne un autre type de fardeau. C'est ce qui pèse sur celui qui rejette Dieu. C'est encore la charge retenue contre celui qui blasphème ou qui nie la résurrection. Le fardeau apparaît donc comme le résultat des actes accomplis par chaque individu ; la trace en est conservée dans un livre qui sera ouvert devant chacun. Si les textes sous-entendent que ce fardeau est généralement placé sur les épaules, il est néanmoins précisé, occasionnellement, que Dieu sait ce qu'il y a dans les " poitrines " c'est-à-dire dans le coeur, pour employer une expression plus courante. Toutes ces idées convergent vers le sens de péché.

Nous résumerions ainsi notre définition du mot wizr tel qu'il est employé en Arabie Saoudite, par la tribu mudarite de Quraych à l'époque de Muhammad :

fardeau pesant, au sens physique comme au sens figuré, péché, rejet de Dieu.

Le Dictionnaire Arabe-Français, de Daniel Reig(4), définit le mot de la manière suivante :

Charge ; fardeau ; faix ; poids ; affront ; crime ; faute ; iniquité ; opprobre (litt.) ; péché ; sujet de honte ; responsabilité.

Notre définition ne fait pas apparaître la notion de responsabilité ; par contre les idées de "fardeau pesant" et de "péché", tirées du texte, sont tout à fait conformes à la définition communément admise.

Un dictionnaire théologique compléterait la définition précédente en indiquant qu'aucun pécheur ne peut se charger du fardeau d'un autre, fût-ce un parent, en rappelant que le châtiment infligé à chacun sera proportionné aux péchés consignés dans le livre ; il y a cependant une exception à cette règle : celui qui laissera quelqu'un s'égarer subira un châtiment plus sévère, même si la personne égarée doit porter le fardeau de son propre péché. Dans aucun des passages évoqués plus haut, il n'a été envisagé la possibilité qu'une personne sans péché - sans fardeau inhérent à sa propre nature - puisse intercéder en faveur d'un individu écrasé par son propre péché, ou se charger du fardeau de son péché.

La langue évolue continuellement

Au cours des conférences données pendant l'année scolaire 1910-1911 le Professeur Ferdinand de Saussure, père de la linguistique moderne, déclarait à ses étudiants, en termes vigoureux :

" .. la langue s'altère, ou plutôt évolue, sous l'influence de tous les agents qui peuvent atteindre soit les sons, soit les sens. Cette évolution est fatale. Il n'y a pas d'exemple d'une langue qui y résiste. Au bout d'un certain temps on peut toujours constater des déplacements sensibles. "(5)

André Martinet, linguiste français bien connu, exprime la même idée dans son ouvrage Eléments de Linguistique Générale, publié en 1960 :

" Notons simplement pour l'instant que toute langue change constamment, évidemment sans jamais cesser de fonctionner. Toute langue dont on essaye de décrire le mécanisme se trouve dans un processus de modification. Il suffit d'un instant de réflexion pour nous persuader que cette remarque est valable pour toutes les langues et à tout moment. "(6)

Prenons un exemple. Au Moyen-Age, le " capuchon " désignait la partie du vêtement qui cachait le visage des moines ; depuis l'apparition du chemin de fer à vapeur, le nom s'applique aussi à la plaque métallique circulaire destinée à obturer l'orifice d'une cheminée de locomotive. Dans le langage courant, le même mot désigne, par exemple, la partie d'un stylo qui protège la plume.

Dans son livre Semantics and Common Sense, Louis B. Solomon, professeur d'anglais au Collège de Brooklyn, souligne clairement qu'il n'y a qu'un seul moyen de connaître le sens d'un mot :

" Le sens premier et communément accepté d'un mot, à un moment donné, est déterminé par l'emploi que fait l'usager de ce mot. "(7)

Résumons-nous. Avec le temps, certains mots voient leur sens évoluer, tandis que d'autres conservent un sens immuable. Il en résulte que chacun de nous, lorsqu'il utilise aujourd'hui un mot, confirme sa définition existante ou lui en attribue une nouvelle. Seul l'emploi qui est fait d'un mot permet de lever l'ambiguïté entre le sens précédemment accepté ou le sens nouveau dont est chargé le mot.

Les pièges de l'étymologie (étymologie illusoire)

Voici ce que déclare le Dr. Solomon, à propos de la conception erronée que l'on se fait généralement de l'étymologie :

" Prétendre que le plus ancien sens connu d'un mot (éventuellement le sens de la racine originale de ce mot en latin, en grec ou en sanscrit) est le sens véritable, et que tous les sens ultérieurs ne sont que des corruptions regrettables du sens originel, corruptions que l'on doit rejeter d'emblée, constitue un piège étymologique. "(8)

II est erroné de vouloir découvrir le sens d'un mot à partir de sa racine dans son acception d'origine. Il convient plutôt de l'établir d'après l'usage courant que lui confèrent les gens qui l'emploient. Le sens originel d'un mot ne prouve rien quant à son sens actuel, et ce dernier ne prouve rien quant au sens que revêtait le mot autrefois.

Supposons que l'on trouve dans un document d'il y a cinq siècles ou sur une tablette en argile mise au jour à Babylone un mot qui n'apparaisse qu'une seule fois. Les sens les plus anciens connus de ce mot (comme les plus récents) peuvent tout au plus nous aider à deviner ou à circonscrire le sens possible de ce mot rare. Ils ne sont pas en mesure de prouver avec certitude le sens que recouvrait ce mot à l'époque où il a été employé ou écrit. Pour connaître le sens dont était chargé tel mot pour les chrétiens du premier siècle ou pour les musulmans du septième siècle après Jésus-Christ, il faut examiner le sens usuel qu'avait ce mot à l'époque considérée.

Le Dr. Bucaille ne partage pas l'opinion des linguistes. Dans son dernier ouvrage, il écrit ceci:

" D'ailleurs, il existe une règle générale que je n'ai jamais trouvée en défaut dans la traduction des versets qui ont rapport avec les connaissances modernes : le sens primitif du mot, le plus ancien, est celui qui suggère le plus clairement le rapprochement que l'on peut faire avec les connaissances scientifiques, alors que les sens dérivés aboutissent à des faux sens ou des non-sens. "(9)

A titre d'exemple, considérons le mot arabe ta'ir ( ~~ ) que l'on retrouve dans la Sourate 17 intitulée Le Voyage Nocturne (Al-Isra' ) :

" Et au cou de chaque homme, nous avons attaché son oiseau (destin). Et, au jour de la résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu'il trouvera déroulé. " (XVII, 13)

La racine de ce mot qui est traduit destin signifie littéralement oiseau. C'est aussi l'un de ses sens courants. Comme autrefois les Romains, les Arabes s'efforçaient de lire l'avenir d'après le vol des oiseaux. De là est venue l'idée de mauvais présage ou de mauvais sort. Masson indique la traduction " destin " dans un note en bas de page. Conserver le sens d' "oiseau" pour le mot arabe de ce texte coranique conduit à une phrase absurde : Dieu attacherait un oiseau au cou de chaque homme !

Prenons encore l'exemple du mot hébreu rakhamah cité en Deutéronome 14.17. Ce mot provient de la racine rakham qui signifie " aimer ". Nous pourrions nous attendre à ce que le mot rakhamah soit traduit par " celui qui aime ". En réalité, il s'agit d'un oiseau nécrophage, traduit soit par " cormoran ", soit par " vautour ". Quel est le lien entre " aimer " et "vautour"? D'après le dictionnaire le lien provient soit du fait que ce rapace éprouve beaucoup d'amour pour ses petits, soit parce qu'il est fidèle, sa vie durant, à son compagnon mâle, ou à sa compagne femelle. Quoi qu'il en soit, il est bien évident que le sens de la racine ne peut, en aucun cas, nous faire découvrir le sens actuel ; de plus, nul ne peut affirmer que la signification la plus proche de la racine est scientifiquement plus exacte.

Nous poursuivrons notre démonstration à l'aide d'un troisième exemple, basé sur le mot "alcool". Ce mot dérivé de l'arabe al-kuhl ( ~~ ) qui désigne l'antimoine pulvérisé, utilisé par les femmes arabes du lointain passé comme d'aujourd'hui pour le maquillage des yeux. A l'époque romaine, le mot en était venu à signifier "pur". Quand la distillation produisit le liquide qui apparut "pur" on le nomma "alcool".

Le mot repassa en arabe sous la forme al kuhul ( ~~ ). Les deux mots proviennent de la même racine. Les deux sont employés aujourd'hui. Il serait insensé de prétendre que la vraie signification provient du premier mot plutôt que du second.

En guise de conclusion de cette section consacrée au sens des mots, je citerai un extrait de l'introduction à l'excellente traduction du Coran en anglais, effectuée par Abdullah Yusuf Ali(10).

"Tout écrivain sérieux et tout penseur réfléchi ont le droit de mettre leurs connaissances et leurs expériences au service du Coran. Mais chacun doit veiller attentivement à ne pas mêler ses théories personnelles ni ses conclusions, aussi raisonnables soient-elles, à l'interprétation du texte par lui-même, car celle-ci est généralement parfaitement claire, de son propre aveu. Nos difficultés à bien interpréter proviennent de plusieurs causes. Je n'en citerai que quelques-unes :

Les mots arabes du Texte se sont chargés de sens différents de ceux saisis par l'Apôtre et ses compagnons. Toutes les langues vivantes sont soumises à ces transformations. Les premiers commentateurs et les premiers philologues ont abordé ces sujets avec compétence et prudence; nous pouvons nous fier à leurs conclusions. Lorsqu'ils ne sont pas unanimement du même avis, nous devons faire intervenir notre jugement personnel et le sens qui se dégage de l'Histoire pour adopter l'interprétation de l'autorité qui nous semble la plus convaincante. Nous n'avons pas à inventer de nouveau sens."

En d'autres mots, et sous prétexte que nous sommes en présence d'un passage difficile, nous ne devons pas contourner la difficulté en créant de toutes pièces des sens nouveaux.

3. Importance du contexte

Nous avons déjà montré que le contexte est indispensable pour saisir le sens usuel d'un mot. Il nous faut encore insister sur l'importance du contexte pour définir le sens d'un mot, d'une expression ou d'une phrase d'un document.

Comme nous l'avons déjà souligné dans ce chapitre, un mot est souvent chargé de plusieurs sens aussi acceptables les uns que les autres. Ainsi, l'examen du mot wizr nous a fait découvrir, outre le sens de fardeau et de péché, celui de responsabilité. Si donc quelqu'un nous demandait d'expliciter l'expression "wizr du Sultan", nous serions dans l'embarras et incapables de répondre. Les quelques mots ne nous permettraient pas de lever l'ambiguïté entre les deux sens possibles : "péché du Sultan" ou "responsabilité du Sultan". Nous aurions besoin d'entendre toute la phrase, c'est-à-dire le contexte dans lequel apparaît l'expression précédente. Seule la connaissance du contexte, qu'elle soit visuelle ou auditive, permet de préciser le sens approprié.

Saussure insiste beaucoup sur cet aspect. Il déclare :

"... la langue est un système dont tous les termes sont solidaires et où la valeur de l'un ne résulte que de la présence simultanée des autres..."(11)

Solomon exprime la même vérité sous une forme plus détaillée :

"Les mots ne sont jamais utilisés seuls. Dans une structure organique, le sens d'un mot est affecté par son contexte, à commencer par les mots les plus proches, puis par la phrase, le paragraphe, le discours pour englober finalement tout l'ensemble du texte."(12)

"Pour découvrir dans quelle acception tel mot était employé en 1787, il nous faut (pour autant que les écrits de l'époque nous le permettent) trouver ce qu'exprimaient, en 1787, les gens qui utilisaient ce mot."(13)

Dans son livre God of Justice (Dieu de justice), le Dr. Daud Rahbar émaille ses propos de nombreux exemples sur l'importance du contexte. Il cite, entre autres, l'exemple suivant. Dans la sourate des Rangés en Rang, de la période mecquoise, il est écrit :

"Alors que c'est Dieu qui vous a créés, vous et ce que vous..." (XXXVII, 96) ( ~~ ).

Cette phrase admet deux traductions possibles :

a) Dieu vous a créés, vous et ce que vous faites.

b) Dieu vous a créés, vous et ce que vous fabriquez.

De ces deux sens, lequel choisir ? Le contexte nous vient en aide. Prenons la lecture à partir du verset 91 :

"Alors il (Abraham) se glissa chez leurs dieux et dit : `Ne mangez-vous pas ? Qu'avez-vous à ne pas parler ?' Puis il se mit à les battre de sa main droite. Puis les gens vinrent à lui en courant. Il dit : `Adorez-vous ce que vous-mêmes taillez ? Alors que c'est Dieu qui vous a créés, vous et ce que vous... ?' " (faites ? fabriquez ?).

Le contexte indique clairement que ces paroles sont adressées par Abraham aux idolâtres. Le patriarche déclare à de faux adorateurs que les idoles qu'ils se sont faites ne proviennent que de la matière inerte, créée par Dieu, et incapable de leur venir en aide. Le sens du verset devient alors clair : " Dieu vous a créés et ce (les idoles) que vous fabriquez. "(14)

La nécessité d'étudier tout le contexte peut conduire à examiner des passages qui traitent du même sujet dans un autre chapitre, voire même à faire l'inventaire de tous les textes du livre qui s'y rapportent. Nous allons prouver le bien-fondé de ce principe sur un exemple que nous suggère un article du Professeur Hassan 'Abd-al-Fattah Katkat, de Jordanie, paru dans Manar-Al-Islam sous le titre " L'Apôtre était connu avant Sa Naissance "(15).

Pour prouver que la Bible avait prophétisé la venue de Muhammad bien avant sa naissance, ce professeur invoque le texte de Deutéronome 18.18-19 de la Torah qui déclare :

"Je (Dieu) leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte."

Ensuite, il cite un fragment de Deutéronome 34.10 :

"Il ne s'est plus levé en Israël de prophète comme Moïse..."

Il résume ces deux passages de la façon suivante :

a) Dieu a promis de susciter un autre prophète semblable à Moïse.

b) Mais le livre du Deutéronome déclare lui-même qu'aucun prophète semblable à Moïse n'a paru en Israël.

Le Professeur en déduit ceci : puisque "aucun prophète semblable à Moïse n'a paru en Israël", les mots "leurs frères" doivent s'appliquer aux descendants d'Ismaël, et non à ceux d'Isaac ; c'est donc bien l'annonce prophétique de Muhammad.

Pour pouvoir apprécier la valeur de cette déduction, nous devons, au préalable, examiner plus en détail ce que la Torah entend par "prophète" et par "leurs frères". De même il sera utile d'en savoir un peu plus sur la personne et le rôle de Moïse. Le contexte immédiat nous fournit bien d'autres informations utiles. Lisons le passage déjà évoqué, à partir du verset 15 :

"L'Eternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète comme toi : vous l'écouterez ! C'est là tout ce que tu as demandé à l'Eternel, ton Dieu, à Horeb, le jour du rassemblement, quand tu disais : Que je ne continue pas à entendre la voix de l'Eternel mon Dieu, et que je ne voie plus ce grand feu, afin de ne pas mourir. L'Eternel me dit : Ce qu'ils ont dit est bien. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai..."

Par rapport au passage biblique cité par le Professeur Katkat, ces versets précisent que Moïse s'adressait aux enfants d'Israël qui avaient entendu la voix de Dieu sur le Mont Sinaï et que Dieu avait promis d'accéder à la demande de ces Israélites. Par conséquent, les mots "leurs frères" ne peuvent que désigner les frères des Israélites présents. Si cet argument n'était pas assez convaincant, examinons comment le chapitre 17 du Deutéronome conçoit l'expression "du milieu de vos frères".

"Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne... et que tu diras : je veux établir sur moi un roi, comme toutes les nations qui m'entourent, tu établiras sur toi un roi que choisira l'Eternel ton Dieu ; tu établiras sur toi un roi du milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger qui ne soit pas ton frère."

L'expression "du milieu de tes frères" se réfère évidemment au frère "israélite", et non à un quelconque descendant d'Ismaël.

En outre, cet usage deutéronomique de "frères" trouve son parallèle dans le Coran. En effet, la Sourate d'Al-A'raf, de la période mecquoise tardive déclare : Et aux `Aad, leur frère Houd: " O mon peuple ", dit celui-ci, " adorez Dieu "... Et aux Thamoud, (Nous avons envoyé) leur frère Salih... (VII, 65, 73).

Hamidullah a porté une note à cet endroit : " Le mot arabe akh signifie à la fois frère et membre de la tribu " (les italiques sont du Professeur Hamidullah).

Le mot hébreu pour "frère" est également akh ; il peut, lui aussi signifier à la fois frères et membres de la tribu. Dans les passages précédemment cités du Deutéronome, le mot a le sens de " membre de la même tribu ". En clair, Dieu disait aux enfants d'Israël : " Je susciterai un prophète du milieu de tes frères, à savoir issu de tes tribus. "

Deutéronome 34.10-12, invoqué plus haut par le Professeur Katkat à l'appui de sa thèse, nous fournit de précieuses informations par le contexte d'où est tiré le passage examiné :

" Il ne s'est plus levé en Israël de prophète comme Moïse, que l'Eternel connaissait face à face ; il est incomparable pour tous les signes et prodiges que l'Eternel l'envoya faire au pays d'Egypte contre le Pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays. "

Un autre texte de la Torah ajoute une touche complémentaire au portrait de Moïse :

" Il (Dieu) dit : ' Ecoutez bien mes paroles ! Lorsqu'il y aura parmi vous un prophète, c'est dans une vision que moi, l'Eternel, je me ferai connaître à lui, c'est dans un songe que je lui parlerai. Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse... Je lui parle de vive voix...' " (Nombres 12.6-8)

Tout ce contexte éclaire d'un jour nouveau le portrait de Moïse en nous révélant ce qui était caractéristique à ce personnage et le différenciait de tout autre prophète. Jusqu'alors il était 1'unique prophète que le Seigneur connaissait face à face, auquel le Seigneur parlait " de vive voix ". II est à noter que sur ce point précis le Coran confirme la Bible. En effet, la Sourate des Femmes (Al-Nisa' ), de l'an 5-6 après l'Hégire déclare ceci :

"Oui, Nous t'avons fait révélation comme Nous avons fait révélation à Noé et aux prophètes après lui. Et Nous avons fait révélation à Abraham et à Ismaël, et à Jacob, et aux tribus, et à Jésus, et à Job, et à Jonas, et à Aaron, et à Salomon, et Nous avons donné le Psautier à David... Or Dieu, pour parler à Moïse a parlé (takliman, ~~ ) (IV, 163-164).

Dans cette énumération, Moïse occupe une place à part. I1 n'est pas inclus dans le groupe de Muhammad et des autres prophètes. Il jouissait d'un privilège de communication différent des autres. En note de "a parlé" Hamidullah précise que Dieu parlait à Moïse "délibérément". Ce fragment de verset est traduit par Masson : "Dieu a réellement parlé à Moïse".

Il ne fait aucun doute que Muhammad fut un farouche pourfendeur du polythéisme à La Mecque. Cependant, le Coran ne mentionne nulle part qu'il accomplissait des miracles semblables à ceux opérés par Moïse, ni qu'il entretenait une communion face à face avec Dieu, ni que le Seigneur lui parlait de vive voix.(16)

En conséquence, pour prétendre que les versets qu'il invoquait à l'appui de sa thèse annonçaient bien Muhammad et non un prophète issu des rangs du peuple d'Israël, le Professeur Katkat a passé sous silence le contexte et de la Torah et du Coran.

4. Conclusion :

Il faut faire preuve d'une grande prudence dans le désir de trouver un nouveau sens à un mot ou à une phrase qui étaient employés dans les temps reculés. Il est indispensable de présenter des exemples probants de cet usage du mot ou de l'expression dans la poésie, dans les lettres ou dans les documents officiels écrits à cette époque. Ainsi, l'étude des écrits du premier siècle de notre ère aidera à une meilleure connaissance du Nouveau Testament, de même que celle des écrits du premier siècle de l'Hégire fournira une compréhension plus approfondie des textes coraniques. C'est le résultat auquel on parvient chaque fois que des découvertes importantes sont faites. Ainsi, la mise au jour des tablettes de Nuzi, tablettes d'argile qui datent du 15e siècle av. J.-C. ont sensiblement élargi notre champ des connaissances des coutumes de l'époque d'Abraham.

En outre, lorsque nous faisons appel à la Bible ou au Coran ou à tout autre livre ou document, nous devons considérer tout le contexte qui traite du point précis abordé. En tant que chrétien je dois me référer au Coran avec la même honnêteté que celle dont je fais preuve à l'égard de la Bible. En revanche, le musulman, s'efforcera aussi de citer la Bible avec l'intégrité qui caractérise son approche du Coran.

Altérer le sens d'un mot ou citer un texte hors de son contexte constituent une initiative dangereuse, surtout lorsqu'il s'agit de la Parole de Dieu. Cela revient à faire de la Parole de Dieu "ma" parole. C'est précisément une forme de al-tahrif al-ma`nawi, une modification du sens, c'est-à-dire une forme de mensonge, ce que le Coran reproche aux Juifs d'avoir commis. Cette attitude caractérise un manque d'égard envers Dieu, et peut même s'apparenter au polythéisme ( shirk, ~~ ) puisqu'elle met ma personne et mes idées sur un plan d'égalité avec Dieu. Voilà pourquoi nous devons nous efforcer de citer les textes honnêtement et aussi complètement que l'exige le contexte.

 


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1. Editions Larousse, 1970. [retourner au texte]

2. La racine est aussi employée une fois dans le sens de " refuge " et deux fois dans celui de "ministre" dans un gouvernement. [retourner au texte]

3. Les dates de rédaction des Sourates sont celles que suggère Yusuf Ali dans sa traduction anglaise du Coran, publiée par The American International Printing Co., Washington, D.C., 1946. Les titres des Sourates sont ceux de la traduction d'Hamidullah.

Hégire : nom sous lequel on désigne l'exil du prophète Muhammad de La Mecque vers Médine, en 622 après Jésus-Christ, ou an 1 du calendrier musulman. [retourner au texte]

4. Dictionnaire Arabe-Français, D.Reig [retourner au texte]

5. Cours de Linguistique Générale, Payot, Paris, 1969, p.111. [retourner au texte]

6. Max Leclerc et Cie, 1960. [retourner au texte]

7. Holt, Rinehart & Winston, Inc., New York, 1966, p.23. [retourner au texte]

8. Ibid., p.51. [retourner au texte]

9. L'homme, d'où vient-il, Seghers, Paris, 1981, p.186. [retourner au texte]

10. Yusuf Ali, op.cit., p.X. [retourner au texte]

11. de Saussure, op.cit., p.159. [retourner au texte]

12. Solomon, op.cit., p.49. [retourner au texte]

13. Ibid., p.51. [retourner au texte]

14. Dr. Daud Rahbar, op.cit., E.J.Brill, Leiden, 1960, p.20. [retourner au texte]

15. Janvier-février 1981, pp. 56-57. [retourner au texte]

16. Depuis Moïse, un seul prophète a satisfait à ces conditions. Jésus de Nazareth a accompli les centaines de miracles et de prédictions prophétiques.

Les passages de Marc 1.31-34 ; 3.10 ; 7.53-56 ; Luc 10.1, l7 et Matthieu 15.29-31 affirment que Jésus guérit beaucoup de ceux qui vinrent le trouver, parfois tous. Pour de ce qui est de connaître Dieu "face à face", Jean 1.1,18, qui présente Jésus comme le Verbe de Dieu, complète en affirmant que "le Verbe était au commencement avec Dieu". et qu'il est "dans le sein du Père". [retourner au texte]