La critique des formes littéraires est née en Allemagne. Elle s'efforce de passer l'Evangile au crible des formes littéraires. Elle agit donc vis-à-vis de l'Evangile comme la théorie documentaire vis-à-vis de la Torah de Moïse. Le Dr. Bucaille se réfère à cette critique au pages 80 à 84 de son livre. Toutefois, il ne semble pas avoir pris conscience que les premiers promoteurs de ce que l'on pourrait bien appeler une théorie, vue le grand nombre de présuppositions qui la soutient, rejetaient tout ce qui, de près ou de loin, évoquait le surnaturel ou le miraculeux. Ils ne croyaient pas que Dieu s'était adressé aux prophètes par le moyen des anges ou du Saint-Esprit. Ils ne croyaient pas non plus que Jésus avait inauguré une nouvelle révélation dans l'Evangile. Rudolph Bultmann, l'un des trois plus célèbres avocats de la critique des formes littéraires écrivit : "Un fait historique qui met en jeu une résurrection d'entre les morts est totalement inconcevable."(1) En parlant de David Strauss, un auteur critique "des formes littéraires" du siècle dernier, W.J. Sparrow-Simpson déclare : "Strauss était si sincère qu'il reconnaissait être conditionné par des considérations a priori en vertu desquelles le fait même d'une résurrection était inadmissible."(2) Les tenants de la critique des formes littéraires prétendent que les Evangiles sont composés de petites unités ou épisodes indépendants. Ces unités simples, appelées aussi péricopes auraient d'abord circulé indépendamment les unes des autres. Avec le temps, ces unités auraient évolué progressivement pour prendre les différentes formes de la littérature populaire, telles que les légendes, les contes, les mythes et les paraboles. De telles conclusions ne tenaient évidemment aucun compte de l'action divine présidant à la rédaction des écrits du Nouveau Testament. Ni la formation de ces unités littéraires, ni leur préservation, n'auraient été contrôlées par Dieu ; ce seraient les besoins circonstanciels de la communauté chrétienne qui les auraient suscitées et sauvegardées. E d'autres mots, lorsque la communauté chrétienne affrontait une situation difficile, elle trouvait son réconfort, soit dans l'une des collections existants des paroles de Jésus, soit dans les paroles qu'elle inventait. Pour trouver solution à tel problème particulier, elle aurait été prête à mentir, à prêter Jésus des paroles qu'il n'aurait pas prononcées. En somme, pour la critique des formes littéraires, les quatre récits de l'Evangile de Jésus le Messie ne constituent pas des témoignages historiques de la vie et des paroles de Jésus, mais simplement le témoignage de ce que l'église croyait et qu'elle rassembla en puisant à des sources plus anciennes. La conclusion de Martin Dibelius, un autre ténor de cette méthoc d'étude, est la suivante : "Il n'y a jamais eu de témoignage "purement" historique rendu à Jésus."(3) Edouard Ellwein résume ainsi les idées de Bultmann : "Qui est cet homme Jésus ? C'est un homme semblable à nous et non un personnage mythique (ce qui signifie pour Bultmann qu'il n'a jamais accompli les miracles qui lui sont attribués) ; il n'est auréolé d'aucune splendeur messianique... C'est un homme qui a renouvelé et radicalisé protestation des grands prophètes de l'Ancien Testament contre le légalisme et l'adoration formaliste de Dieu ; les juifs le livrèrent aux Romains qui crucifièrent. Tout le reste est sujet à caution et légendaire. "(4) Les sources En opposition au scepticisme de ces adeptes de la critique des formes littéraires, des chrétiens du monde entier, et parmi eux de nombreux savants croient que les Evangiles que nous possédons aujourd'hui nous donne l'histoire véridique du Messie, Jésus, fils de Marie. Les Evangiles ne relate pas de manière systématique et exhaustive la vie de Jésus, mais se compose de récits authentiques groupés par chaque évangéliste autour du thème particulier de son évangile. Cela n'empêche pas que les auteurs de l'Evangile auraient pu faire appel aux sources initiales écrites ou orales des témoins oculaires. Dans la préface de sa narration, Luc reconnaît clairement ce fait: "Puisque plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui dès le commencement en ont été les témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la parole, il m'a semblé bon, à moi aussi, après avoir tout recherché exactement depuis les origines, de te l'exposer par écrit d'une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus " (Luc 1.1-4). Muhammad lui-même a dû puiser à d'autres sources pour raconter l'histoire des chrétiens qui dormirent pendant trois cents ans, ainsi que rapporte la Sourate de la Grotte (Al-Kahf), de la période mecquoise intermédiaire, 18.9-26. Si quelqu'un se réfugie derrière l'argument que Muhammad a reçu, par révélation, l'ordre d'inclure ce récit, nous répondons que telle est pour nous la situation dans laquelle s'est trouvé Luc lorsque le Saint-Esprit l'a conduit à écrire sa narration. L'affirmation des critiques des formes littéraires, reprise par le Dr. Bucaille aux pages 82 et 83 de son livre, selon laquelle " ...en lisant l'Evangile nous ne sommes plus du tout assurés de recevoir la parole de Jésus..." prouve que les dits critiques : 1. veulent ignorer (ou refusent de croire) que les disciples de Jésus étaient encore là pour vérifier si ce qui était raconté ou enseigné était exact. 2. ignorent l'existence de tous les témoins des miracles de Jésus. Des dizaines, voire des centaines de personnes étaient présentes lorsque Jésus a ressuscité Lazare d'entre les morts ; plus de 5000 personnes ont partagé le repas provenant de la multiplication des cinq pains et des deux poissons. 3. ignorent que les premiers chrétiens avaient des ennemis qui n'auraient pas manqué de discréditer la foi chrétienne s'ils s'étaient rendus compte que les récits rapportés et colportés étaient des faux.(5) Refus de croire en la fidélité de la tradition orale De toute évidence, les critiques des formes littéraires précités ne croient pas que la tradition orale puisse être fidèlement retenue et fidèlement transmise. Ils n'admettent pas que des chrétiens aient été en mesure de garder en mémoire les paroles de Jésus, et de remémorer ses miracles, pour les restituer fidèlement quelque trente années plus tard, au moment ou fut rédigé le premier Evangile, entre 62 et 64 de notre ère. Que des critiques européens des formes littéraires rejettent toute possibilité de mémorisation fidèle et de transmission fiable, passe encore. Mais comment le Dr. Bucaille qui, sans aucun doute a rencontré des musulmans qui avaient appris par coeur le Coran in extenso, peut-il soutenir pareille affirmation ? "Racines" : un exemple profane Le récent livre de Alex Haley, intitulé Racines a révélé l'aptitude des hommes à conserver en mémoire leur passé historique. En 1767, un ailleul (qui remonte à six générations), né en Gambie et nommé Kunta Kinté s'était rendu dans la forêt à la recherche d'un arbre particulier pour faire un tambour : Il fut capturé par des trafiquants d'esclaves, emmené aux Etats-Unis et vendu comme esclave. Mais il était resté fier de son héritage africain et avait insisté auprès de sa famille pour qu'elle conserve la mémoire de son vrai nom d'africain, à savoir Kunta Kinté. Il raconta plus tard à sa fille que dans sa langue africaine une rivière se disait "kamby Bolongo " (la rivière Gambie) et qu'une guitare se prononçait "Ko". A partir de ces informations fragmentaires, Haley se rendit à Djouffouré, en Gambie. Là, il rencontra un griot, sorte de poète et musicien ambulant. Il avait conservé le souvenir du clan des Kinté, transmis de génération en génération. Selon Haley lui-même, les griots sont de "véritables archives vivantes de la tradition orale... Quelques griots légendaires avaient emmagasiné un tel trésor d'événements historiques qu'ils pouvaient littéralement parler trois jours sans s'arrêter - et sans se répéter. "(6) A Djouffouré, un griot raconta l'histoire du clan Kinté, en partant des ancêtres venus du Mali. Il donna le nom des fils et des filles, évoqua les mariages, rapporta certains faits historiques pour donner des points de repère chronologiques. Il avait déjà parlé pendant deux heures lorsqu'il arriva à l'épisode qui intéressa Haley au plus haut point : Vers le temps où arrivèrent les soldats du roi, l'aîné de ces quatre fils, Kounta, sortit du village pour aller tailler du bois... et on ne le revit jamais. "(7) Haley fondit en larmes. Il venait de vivre ce qu'il appelle lui-même, l'événement le plus marquant de toute sa vie. Un peu plus tard, Haley se rendit à Londres, où il trouva trace du récit des "soldats du roi" envoyés en Gambie. Haley poursuit son récit : "Le griot avait été si précis que j'avais un peu honte d'être en train de vérifier ses dires." (p. 472). En poursuivant ses investigations, Haley finit par découvrir toute la vérité sur le bateau qui avait amené son ancêtre aux Etats-Unis, ainsi que le récit américain de l'arrivée de ce bateau à "Naplis" (c'est ainsi que sa grand-mère désignait Annapolis). Ainsi, deux siècles plus tard, l'essentiel des faits avaient été préservé uniquement par voie de tradition orale des deux côtés de l'Atlantique, par une chaîne de griots entraînés à cet exercice, en Afrique, d'un côté, et de l'autre, par une famille d'hommes et de femmes sans formation, en Amérique. Si des hommes et des femmes ont été capables de conserver en mémoire une histoire profane et de la restituer fidèlement, et si les musulmans croient que leurs ancêtres étaient en mesure d'apprendre par coeur le Coran tout entier et de le transmettre intégralement pendant 40 ans, avant qu'Uthman ne fixe le texte par écrit, alors pour quelles raisons les chrétiens n'auraient-ils pas été, eux, capables de transmettre les paroles et les faits essentiels de la vie de Jésus pendant la période de 20 à 60 ans qui sépare la mort de Jésus de la date de rédaction des Evangiles ? Si des musulmans arrivent à retenir les 111 versets de la Sourate 12, dite Sourate de Joseph (Yusuf ) et à les restituer correctement, pourquoi prétendrait-on que les chrétiens ne furent pas capables, eux, de retenir et de transmettre fidèlement les 111 versets du Sermon sur la Montagne, rapporté dans Matthieu 5 à 7 ? Si des musulmans ont pu garder le fidèle souvenir et assurer la fidèle transmission des hadiths racontant les batailles de Badr et de Uhud, de quel droit dénierait-on aux chrétiens la capacité de transmettre fidèlement les récits rapportés par les témoins oculaires sur la résurrection de Jésus d'entre les morts ? Qui pourrait imaginer que Talha Ibn `Ubaidu'llah ne se soit plus souvenu qu'il avait sauvé le vie à Muhammad lors de la bataille de Uhud ? C'est impensable ! Il est tout aussi inconcevable de prétendre que les disciples ne se soient plus souvenus d'avoir vu les marques des clous dans les mains de Jésus, ou qu'ils aient pu oublier que Jésus avait mangé du poisson sur les bords du lac, un Jésus bien vivant à côté d'eux, alors qu'ils avaient été témoins de sa mort sur la croix, peu auparavant(8). Les conséquences de la critique des formes littéraires pour le Coran J'invite à nouveau mes lecteurs musulmans à réfléchir à deux fois avant d'accepter les théories critiques des formes littéraires telles que les avance le Dr. Bucaille. Ayant posé le principe que les chrétiens ne pouvaient pas se souvenir avec précision et pendant une quarantaine d'années des paroles de Jésus, les défenseurs de la critique des formes littéraires affirmeraient avec autant de conviction, qu'il est impossible que les musulmans se soient souvenus fidèlement, pendant la période qui s'étend des premières Sourates mecquoises à la rédaction du texte définitif et officiel du Coran par Uthman vers l'an 26 de l'Hégire, c'est-à-dire pendant une quarantaine d'années, de tout ce que Muhammad leur a apporté. En vertu de telles hypothèses, les Sourates seraient déjà devenues des légendes et des mythes. Si les chrétiens avaient inventé les péricopes en fonction des besoins de la communauté chrétienne, il ne ferait aucun doute que pour les critiques des formes littéraires, les musulmans auraient inventé les Sourates pour répondre aux besoins de la nation musulmane. Si une résurrection d'entre les morts était "totalement inconcevable" et si rendre la vue était impossible, alors le Coran serait dans l'erreur lorsqu'il déclare dans la Sourate du Plateau Servi (Al-Ma'ida) 5.110 de l'an 10 : "Et tu (Jésus) guériras par ma permission, l'aveugle-né et le lépreux ! Et quand, par ma permission, tu faisais sortir les morts ! " Si la naissance virginale était impossible, alors le Coran serait dans l'erreur lorsqu'il affirme dans la Sourate de Marie (Maryam), de la période mecquoise intermédiare, en 19.19-21, que Gabriel promit à Marie qu'elle aurait un "garçon pur" bien qu'aucun homme ne l'ait touchée, ou lorsqu'il déclare, dans la Sourate de l'Interdiction (Al-Tahrim) 66.12, datée de l'an 7 de l'Hégire que Marie était restée vierge : "De même, Marie, une fille d'Amram, avait préservé sa virginité (litt. ses parties secrètes), et nous avons insufflé de Notre esprit ; et elle avait traité de vraies les paroles de Son Seigneur ainsi que Ses Livres ; elle fut parmi les dévoués". Si ce n'était pas Dieu qui avait conduit les prophètes par son Saint Esprit, alors le Coran serait dans l'erreur lorsqu'il dit, à deux reprises, dans la Sourate de la Vache (Al-Baqara) 2.87 et 2.253, datée de l'an 2 de l'Hégire : "Et à Jésus fils de Marie, Nous avons donné des preuves et nous l'avons aidé de l'Esprit de Sainteté." Des sceptiques religieux ? La question qui vient immédiatement à l'esprit est celle-ci : comment des personnes qui se déclarent chrétiennes peuvent-elles affirmer de telles choses ? Les musulmans ne doivent pas être surpris de constater que parmi ceux qui se déclarent "chrétiens" il y ait des hommes qui rejettent la foi dans le surnaturel. N'y a-t-il pas eu, parmi ceux qui se disent musulmans, des hommes qui ont adopté la même attitude ? Voici ce qu'écrit dans son livre très impartial Islam - A Christian Perspective Michael Nazir-Ali, du Pakistan. au sujet du réformateur musulman Sir Syed Ahmad Khan : Du point de vue théologique, Sir Syed inclinait vers un déisme ; il affirmait que Dieu était le fondement de l'univers et qu'il avait créé la nature et ses lois... Néanmoins Dieu n'intervient pas dans le cours de la nature et les interventions occasionnelles divines dans les affaires des hommes sont à exclure également... "Sir Syed nie la doctrine coranique de la naissance virginale de Jésus-christ, sous prétexte qu'une telle naissance constituerait une intrusion de Dieu dans le processus des lois normales de la nature, ce qui est impossible. Pour concilier cet a priori avec le témoignage du Coran, il propose l'explication suivante qui n'a que peu de poids : sous les mots de virginité de Marie le Coran voulait préciser que Marie n'avait de relations sexuelles qu'avec son mari ! L'étude des textes coraniques montre à quel point cette déclaration est absurde. Il est vrai qu'aucun commentateur consciencieux du Coran n'a jamais tenté de nier le fait de la virginité, si clairement enseigné par le Coran. ... Sir Syed déclare à maintes reprises sa foi en l'inerrance du Coran, et il plaide pour son interprétation correcte. Dans certains domaines, il est évident que son déisme ne peut pas se concilier avec la présence du surnaturel dans le Coran."(9) Les musulmans conservateurs, tels que les Wahhabis, rejettent avec véhémence les idées de Sir Syed. Il en est de même pour un grand nombre de chrétiens fidèles à la Bible qui croient aux miracles et qui croient que l'Evangile est vrai. Ils sont résolument hostiles aux thèses fondamentales anti-surnaturelles qui caractérisent aussi bien la critique des formes littéraires que l'hypothèse documentaire. Ces chrétiens considèrent même ces affirmations comme diaboliques. Au point où nous sommes parvenus, il doit être clair que cette théorie est aussi pernicieuse pour le Coran qu'elle l'est pour l'Evangile. Si un événement relaté dans les deux livres, tel que la résurrection de personnes par Jésus, est un faux dans l'Evangile, alors il constitue également un faux dans le Coran. Dans ce cas il se trouve donc que le Coran a été changé, altéré et corrompu, conclusion que rejettent évidemment tous les musulmans. Dans le chapitre suivant, nous considérerons comment se sont développés le Coran et l'Evangile. Chacun pourra alors se rendre compte qu'il n'y a jamais eu de preuves historiques ou documentaires en faveur de la critique des formes littéraires telle que la concevaient les théologiens allemands cités dans ce chapitre et ceux cités dans l'ouvrage du Dr. Bucaille. Mais auparavant, j'aimerais ouvrir une parenthèse sur une péricope moderne. Petite digression : Une petite péricope pour les besoins de la communauté Récemment, le Dr. Bucaille a publié un autre ouvrage intitulé L'homme, d'où vient-il?(10) Dans ce livre il soumet la preuve en faveur de l'évolution à un examen et la trouve étrangement inconsistante. Il cite l'évolutionniste bien connu J. Monod qui reconnais dans son livre Le hasard et la Nécessité son incapacité totale à expliquer l'origine d'un nouveau gène : "Le problème majeur, c'est l'origine du code génétique et du mécanisme de sa traduction. En fait ce n'est pas de problème qu'il faudrait parler, mais plutôt d'une véritable énigme." (p. 82) Le Dr. Bucaille consacre plusieurs pages à démontrer que les mutations dues au hasard ne peuvent expliquer un organe aussi complexe que l'oeil, pas plus qu'elles ne sauraient expliquer l'activité instinctive complexe des oiseaux ou des singes. Elles ne rendent pas compte non plus du développement et l'ordre des protéines complexes qui interviennent pour la mise en mémoire du code génétique dans les gènes. A la page 51, il écrit : "Cette notion de production de structures nouvelles et de plus en plus compliquées élimine à coup sur l'effet du hasard. Les variations fortuites, imprévisibles, même corrigées par la sélection naturelle, n'auraient jamais pu assurer pareille progression dans un ordre parfait." En d'autres mots LE HASARD N'EST PAS LA CAUSE PREMIERE !!! POURQUOI CETTE ACCEPTATION SERVILE DE L'EVOLUTION COMME UN FAIT ? Voici comment le Dr. Bucaille juge cet engouement pour des théories nouvelles et non vérifiées : "Nous vivons hélas ! à une époque ou l'information sensationnelle mais erronée capte souvent l'intérêt du public, bien plus vivement que le jugement pondéré, émettant des réserves et évoquant des inconnues." "Ces dernières (notions) ont d'autant plus d'impact dans le public que grande est l'autorité de celui qui les émet et que leur expression reçoit le renfort de l'image, comme c'est le cas de ce qu'offre la télévision lors de certaines grandes émissions." Enfin, dans le troisième passage, il fait la constatation suivante : "Or si l'on perd de vue le réel, la dialectique la plus savante ne peut aboutir qu'à des faussetés; c'est ce qui ce passe précisément pour certaines théories, comme le néodarwinisme ou d'autres, ainsi qu'on le verra plus loin." (p. 40) Ces mots du Dr. Bucaille s'appliquaient avant tout à l'évolution. Mais ils restent vrais tant pour l'hypothèse documentaire que pour la critique des formes littéraires. Les hommes qui sont à l'origine de ces théories ont perdu de vue le réel ; aussi, en dépit de toute logique qu'ils ont fait intervenir, le résultat était et demeure encore erroné. Il en va de même aujourd'hui à propos des ordinateurs. Dans un langage moins poétique les programmateurs ont proposé la "péricope" suivante pour les besoins de la communauté : " Entrée : information erronée, Sortie . conclusion erronée. "
1. Kerygma and Myth, Rudolph Bultmann, trad. anglaise Harper & Row, New York, 1961, p.39 [retourner au texte] 2. "Resurrection and Christ", A Dictionary of Christ and the Gospels, Vol.2, T&T.Clark, Edinburgh, 1908, p.511. [retourner au texte] 3. From tradition to Gospel, Martin Dibelius, Charles Scribner's Sons, New York, 1949, p. 295. [retourner au texte] 4. " Rudolph Bultmann's Interpretation of the Kerygma ", Kerygma and history, Abingdon Press, New York, 1962, p. 34. [retourner au texte] 5. More Evidence that Demands a Verdict, Josh McDowell, Campus Crusade, San Bernardino, CA 91424, 1975, pp. 138-299. Cet extrait est une analyse détaillée et bien documentée de la critique des formes littéraires. [retourner au texte] 6. Racines, Haley, (ouvrage recommandé), éd. Alta, p.465. [retourner au texte] 7. Ibid., p.469. [retourner au texte] 8. Tous ces événements se trouvent dans Luc 24.36-49. [retourner au texte] 9. The Paternoster Press, Exeter, 1983, pp.109-110. [retourner au texte] 10. Ed. Seghers, 1982. Le renvoi aux pages est indiqué dans le texte. [retourner au texte] |